Ars pictoris, ars scriptoris. Peinture, littérature, histoire, Mélanges offerts à J. M. Croisille. (französisch)

Ars pictoris, ars scriptoris. Peinture, littérature, histoire, Mélanges offerts à J. M. Croisille, textes réunis par F. Galtier et Y. Perrin, Collection Erga, 11, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont Ferrand, 2008 – 424 pages – ISBN 978-2-84516-348-5 – ISSN 1621-2835.

Comment rendre compte d’un livre semblable, si gros, si riche et si varié ? Pas moins de 32 contributeurs sont intervenus, sans parler des auteurs de la préface et de l’avant-propos ! Les directeurs de cette vaste entreprise l’ont organisée selon trois axes (les arts figurés ; poésie, littérature et philologie ; histoire ancienne et représentation de l’antiquité), et l’ont assortie d’un précieux index des noms d’auteurs anciens : de ce fait, le livre devient un outil efficace pour qui veut approcher les nombreux domaines qui ont intéressé J.M. Croisille.

Pour donner non pas un jugement sur chacune de ces contributions, ce qui serait bien long et surtout impossible à qui ne possède pas l’étendue des connaissances abordées ici, mais pour proposer des voies d’accès à cette « Couronne », on pourrait proposer une autre façon de l’organiser : la lecture du livre offre aux lecteurs trois types de textes, que je cite ensuite par ordre alphabétique.

Une première série de textes comporte des mises au point informées, des approfondissements sur des sujets précis : D. Berranger-Ausserve, « à propos du vase de Thyrsis » ; C. Bodelot sur les reprises en dico dans les discours de Cicéron ;  E. Cizek, sur les sources concernant les princes de 68-69 ap. J.-C. ; Geneviève Demerson, « Michel de L’Hospital et l’Italie » ; G. Galimberti-Biffino, sur le murmur chez Lucain ; G. Guillaume-Coirier, sur les festons de l’urne de L.Lucilius Felix ;  Ph. Heuzé, sur la verrière de l’hôtel Métropole à Moscou, parée de grotesques à l’antique ; E.M. Moormann, « Pompéi et Herculanum éternisées dans des romans historiques français » ;  Cl. Moussy, sur l’emploi d’ornamentum chez Sénèque ; Y. Perrin pour une réjouissante galerie de dessins de presse contemporains utilisant l’image de Néron ; G Rocca Serra, sur le bon usage du digamma, entre la Fibule de Préneste, Claude et Cornutus.

Une deuxième série réunit les textes qui apportent des hypothèses ou reviennent sur des hypothèses déjà formulées : R.Bedon cherche à identifier un intime d’Aulu Gelle ; C. Deroux propose une interprétation médicale et philosophique de plaisanteries de Publilius Syrus ; M. Fuchs envisage de reconnaître Héliogabale dans une peinture d’hermaphrodite ; J.-Y. Guillaumin interprète selon une clé politique l’épisode de Cipus chez Ovide ;  A. Novara et D. Porte se répondent à propos de Virgile, respectivement sur le chant 2 et le chant 12 ; Y. Texier regarde la fortune du solécisme ego sum qui sum ; R. Martin analyse sur la ruse de J. Carcopino pour soutenir la localisation d’Alésia à Alise Sainte Reine.

Enfin une troisième série fait ressortir l’importance d’un dialogue, qu’il s’agisse du dialogue entre auteurs antiques et arts (J. J. Aygon qui rapproche Sénèque, l’épopée et l’iconographie ; Guy Demerson, qui fait dialoguer Zeuxis et Rabelais ; E. Foulon, chez qui Hésiode, Homère et les arts figurés se répondent ; F. Galtier qui revient sur les interactions entre Tibère, Néron et la sphère publique ; G. Sauron, quand Properce rejoint les fresques de Boscotrecase ; R. Poignault pour la présence de peintres dans la correspondance de Fronton) ; qu’il s’agisse d’un dialogue entre périodes (quand J. Bouquet s’attache à Oreste et Pylade chez Dracontius, ou M. Sordi, « Virgilio e la storia contemporanea » où temps des Etrusques et temps d’Auguste se répondent ; ou encore A. M. Taisne, sur la gloire des Scipions chez Silius Italicus) ; ou encore, qu’il s’agisse d’un dialogue entre auteurs ou au sein même d’une œuvre ou d’un auteur (P.J. Dehon, quand Horace rivalise avec lui-même ; O. Devillers, sur le parcours de l’information entre Néron, Poppée et Othon ;  E. Grzybek sur la mort de Cambyse dans plusieurs sources; P.M.Martin sur des aspects différents de César dans le De uiris illustribus).

De fait, le dialogue est le maître mot de ce livre à plusieurs voix qui, toutes, sont l’écho de discussions passées ou à venir avec J. M. Croisille ; la figure de ce dernier se dessine en filigrane, à travers ces discussions et le lecteur prend plaisir à y participer, pour aborder des thèmes variés dans les domaines de la poésie, de la peinture, et de l’histoire.

Isabelle Cogitore, Université Stendhal (Grenoble III)

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